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  Autant en Emporte le Temps
Écrite par Shaka le 26/11/2007 à 20h59
Note : 14,5/20 Catégorie : Amour
Lue 8184 fois Sur le forum du site, un débat à longtemps agité les membres à propos d'un éventuel amour qu'aurait Odd pour Aelita. La série étant achevée, elle n'a pas offert de quoi défendre cette audacieuse thèse qui semble, en l'absence de saison 5, vouée à disparaître. Aelita et Jérémie serait le couple vainqueur. Je ne suis pas du bord des Pro-Oddaelita, mais j'ai voulu écrire au moins une fic qui fasse exister cet amour. Pour celà, il était essentiel de laisser le temps s'écouler. Le futur de la série, encore et toujours, vu par Shaka ! L'Amour entre Aelita et Odd est-il possible ? En sentiment, l'impossible n'existe pas vraiment... Pourtant derrière ces sentiments, d'autres sont mis en jeu : Ceux qui lient Aelita et Jérémie. La Love Story de nos héros est-elle réellement une histoire figée ? Le temps peut tout changer et tout emporter...
 
 

 
 
Autant en emporte le temps…



Les doigts s’approchèrent des cordes. Il vérifia une par une leur justesse de note. Pas trop fort… Il aurait encore des ennuis si Jim rappliquait. Une fois sont petit rituel de guitare achevé, il plongea ses yeux dans ceux de sa merveilleuse amie… Et il entama, ou plutôt ses doigts entamèrent une délicate danse avec les cordes.

La Marche Turque. Un chant qu’on peut écouter des heures sans s’en lasser. Peut-être une des seules musiques qui peut vous endormir, vous relaxer, vous entrainer ou vous faire pleurer.
Du moins, ça, c’était la vision qu’en avait Aelita, assise gentiment sur son lit, l’air candide. Les 3 ans qui s’étaient écoulés depuis l’extinction du Supercalculateur avait laissé couler des trombes d’eau sous les ponts… Et pourtant, il n’avait pas éreinté, ni même éraflé Aelita. Si elle grandissait en taille, prenait de la poitrine, laissait ses cheveux tomber jusqu’à ses épaules ou avait du s’acheter des nouveaux vêtements à sa taille, son visage lui restait le même…
Et quel visage ? Celui d’un ange… Si elle n’était plus la Princesse de Lyokô, elle aurait su détrôner Aphrodite au temps de l’Olympe…

Odd n’aimait pas ce genre de musique. Pour lui, ça faisait trop musique de vioque. Rien que le nom Mozart, ça lui aurait donné des frissons. Il reconnaissait que cette musique pouvait donner envie de se lever et de profiter d’une belle journée. Mais il était persuadé qu’un DJ balançant ça en boite de nuit finirait lyncher à coup certain …
Cependant, il avait appris à la jouer. Ca avait été dur. Il y avait passé des nuits. Mais il l’avait fait pour elle. Parce qu’il l’aimait et qu’il aimait l’expression que prenait sa bouille angélique lorsque les douces notes composées par Mozart il y a des siècles résonnait dans sa chambre. Il aimait aussi savoir qu’Aelita souriait plus radieusement parce que c’était lui qui lui interprétait ce morceau.
Odd et Aelita avait compris leur amour réciproque il y a trois mois. C’était il y a deux mois qu’Odd avait pour la première fois remplit la chambre d’Aelita de la Marche Turque. Au final, Odd avait peut-être appris à aimer cette musique, juste pour les soirées auxquelles la Marche Turque lui faisait penser… Des soirées avec Aelita.

Odd n’avait pas pensé pouvoir un jour tomber amoureux d’Aelita. Il disait chercher le grand Amour, et pourtant il savait parfaitement que lui-même il n’y croyait pas. Les Rumeurs qui avait couru sur ce couple trois ans auparavant émanait de tout évidence de personnes qui extrapolaient tout et ne savait pas reconnaître ce qu’était simplement une vraie Amitié.
Pourtant, il avait du se rendre à l’évidence. Après être sorti avec tout Kadic, il fut troublé, puis attiré par Aelita. Il avait changé. Il était amoureux. Il ne s’était pas déclaré immédiatement. Il devait être sûr de lui. L’Amour, il n’y avait jamais cru. Jamais. Il ne l’avait jamais compris. Jamais. Il croyait ça issu des contes pour gamins.

Quant à l’Amour actuel. L’Amour réel. Il n’en voulait pas.
L’Amour par la démonstration. L’Amour qui se meurt sans qu’on sache pourquoi, simplement parce qu’un jour, un des deux membres est « lassé ». L’Amour, par la compétition. La compétition de tout faire pour que l’amant n’ai d’yeux que pour soi. Par conséquent, une compétition perpétuelle pour ne pas être dépassé par un autre. L’Amour dans la Peur d’autrui. Et par conséquent … L’Amour par la Jalousie…

Contre toute attente, c’était l’Amour réel qu’Odd s’était découvert. Pas celui qui est né d’un regard sur un physique parfait. Pas celui qui est né de deux trois paroles marrantes et de quelques gestes attentionnés. Celui qui est né d’une relation d’abord amicale… qui a duré des mois. Des mois sans aucune engueulade sérieuse. Des mois où on a simplement apprécié de passer du temps l’un avec l’autre. Des mois durant lesquels, on a simplement aimé les conversations partagées, sans avoir à se rendre le compte l’un envers l’autre. Sans avoir à s’entendre dire qu’aux yeux de l’autre, on est le meilleur…
Les pensées d’Odd semblaient être identiques et s’accumuler. Mais l’Amour n’est-ce pas ça ? Une accumulation qui se pérennise. L’accumulation des jours qu’on surmonte ensemble. L’accumulation des moments difficiles dont on sort victorieux et des moments de joie dont on sort enivré. Quelque chose de simple : Juste le plaisir de Vivre à deux.

Par le plus heureux des faits qui soient, Aelita avait compris et s’était avouée son Amour pour Odd dans le même temps. Odd ne tenta pas de se remémorer leur émouvante déclaration, comme si par pudeur il s’interdisait à lui-même l’évocation d’un souvenir si intime que celui de leur premier baiser.
Pourtant Odd se souvint qu’au moment où il découvrait ce qu’était un baiser vraiment amoureux, plus passionné encore qu’un baiser volé à Sam, il pria secrètement au fond de lui qu’aucune des filles avec qui il était sorti n’eut été amoureuse réellement de lui. Car il avait compris qu’il aurait causé un mal énorme si cela avait été le cas… L’espace d’un instant, il s’était méprisé. A-t-on le droit de jouer avec un tel sentiment ? De ne rapporter cela qu’à un bas jeu d’hormones ?
Si les adolescents pouvaient en avoir conscience avant de se lancer dans des relations qu’ils sont incapables de gérer…

Aelita émergea de sa léthargie. Odd avait cessé de jouer. Il était penseur. Même s’il réfléchissait plus que trois ans auparavant, ce n’était pas sa discipline favorite, aussi Aelita s’étonna qu’en cet instant, il ne fasse pas le guignol avec sa guitare.

- A quoi tu penses ?
- A Nous …
- Toi aussi ? Sourit Aelita.

Odd afficha un radieux sourire. Voir Aelita se montrer démonstrative était les plus belles choses qui lui arrivaient au cours d’une journée.
Non pas qu’elle ne soit pas démonstrative. Mais contrairement à Odd qui, dans son habitude de franchise et sa façon de parler franchement lançait souvent des « Je t’aime », Aelita avait l’art de ne lancer ces petites phrases qu’au moment opportun. Elles étaient plus rares. Pourtant, elles avaient plus de valeurs…

Alors Aelita imita son compagnon et se plongea dans ses pensées. Elle alla chercher moins loin et se revisionna sa journée. Au matin, Odd avait toqué légèrement à la porte, était entré et avait dégainé sa guitare pour Aelita puis avait entrepris quelques morceaux pour réveiller Aelita en douceur… Enfin, il laissa sa guitare sous l’armoire de la jeune fille afin d' avoir un bon prétexte de revenir le soir-même. L'endormie avait réclamé un câlin et une bise sur la joue. Elle exigeait d’Odd ce rituel, certaine que si son père avait survécu lors de la guerre, il n’aurait pas manqué de chérir sa fille de cette façon chaque matin. Elle avait exigé la même chose de Jérémie, à l’époque où lui et elle … Où lui et elle…

Mais elle ne devait pas y penser. Cette séquence souvenir se voulait agréable. La journée de cours avait été moins romantique. Malgré l’amour et le don inné qu’elle portait aux maths, Aelita s’était orienté en section L pour étudier la littérature. Quand elle se retrouvait en cours de philo, elle éprouvait toujours certains remords mais faisait avec. Durant les récréations, elle retrouvait Ulrich, qui comme Odd, était encore en première ES, faute d’avoir redoublé ainsi que Yumi. Yumi était partie depuis le début de l’année en fac. Mais son emploi du temps de fumiste lui permettait de revenir souvent à Kadic et de rejoindre ses amis dans la cours de récré, sous l’œil bienveillant de Jim qui feignait de ne rien voir. Ulrich et Yumi formait désormais un beau couple. Cimenté par l’épreuve, libéré de ses anciennes contraintes. Il était bien certaines fois où Aelita apaisait d’éventuelles tensions, mais cela se raréfiait. Grâce à Aelita et Odd surtout. Qu’il est rassurant d’avoir un ami intelligent. Ce genre d’ami qui veille sur vous sans même que vous le sachiez, qui passe derrière chaque anicroche pour préparer le terrain de la réconciliation. Ce genre d’ami qui même si vous le perdez de vue, viendra sonner à votre porte au moins une fois par an et passera un après-midi avec vous pour savoir ce que vous êtes devenu.
Néanmoins, dans cette cours de récréation, il manquait Jérémie.
Cette fois-ci, Aelita ne se reprocha pas d’y penser. Car elle assumait l’intégralité de sa relation avec Jérémie et ne renierai jamais cet ami avec qui elle était devenue si proche…

Le soir venu, Aelita s’était accoudée à sa fenêtre pour se perdre dans les étoiles. Elle écoutait Yesterday, des Beatles. Une autre chanson magnifique… ment triste …

Yesterday…
All my troubles seems so far away !


*Est-ce que tu es là haut, Papa ?*

Une larme perla sur la joue d’Aelita. La scène paraissait tirée d’un dessin animé débile, et pourtant elle était là. Aelita pleurait. Son père était mort.


*Est-ce que tu es là-haut Papa ? Est-ce que tu es fier de moi ? Papa ? J’aimerai tant savoir… Est-ce que tu es fier de ta fille ? Est-ce que je suis toujours ton Ange… Même si j’ai grandis ?
Papa …
Papa… Je serai courageuse et je ne t’ai pas oublié, Papa… Tu as vu ? Hein Papa ? Dis moi que tu me vois !

… S'il te plait ... Dis le moi...

...

Pourquoi tu es mort ? … Papa …*


Yesterday …
Love was such an easy game to play !



*Jérémie… Est ce que tu veux vraiment m’oublier comme tu l’as dit ? Ou est-ce qu’il t’arrive de penser à moi ?*


La porte de la chambre d’Aelita s’ouvrit à la volée. Odd entra en trombe et se jeta sous le lit d’Aelita, se cognant au passage la tête. Maugréant sa douleur, il murmura un timide
- Couvre-moi !
Un faisceau lumineux balaya la pièce, Jim entra, tenant sa lampe d’enquêteur !
- Stones ! Est-ce que tu as vu Della-Robbia ?
- Négatif, Monsieur !
- Raah ! Ce requin erre à l’étage du dessous alors qu’il devrait être à l’étage du dessus ! Et il est en peignoir ! Ah, mais je ne laisserai pas l’occasion à ce mécréant d’enlever son peignoir dans la chambre d’une fille, foi de Jim Moralès !
- Très élégant Monsieur, rétorqua Aelita… On sent que vous avez du vécu…
- Eh bien pour tout dire, à l’époque où j’étais moniteur en colonie de vacances … Hum…
- Oui, vous préférez ne pas en parler. Et si repreniez la poursuite d’Odd Monsieur ? Il va vous échapper !
Jim se mit au garde à vous et reparti au pas de course dans le couloir !

Odd sortit essoufflé de dessous le lit d’Aelita. Ses cheveux lui tombaient sur la nuque, il avait depuis un bon moment abandonné le Lyokô-style.

- Merchi !
- Oh mais de rien…
- Désolé, je passe un peu à l’improviste.
- C’est vrai, reconnut Aelita, mais c’est un peu ce que j’aime chez toi. Cette façon de me faire sentir qu’il n’existe aucun jour mort, que des jours vivants… Cet art de me surprendre chaque jour un peu plus ! Mais la prochaine fois, frappe avant d’entrer… j’aurai pu être en train de me mettre en tenue dodo…
- Et alors ? Répondit Odd facétieusement.

La seconde d’après, la porte de la chambre d’Aelita s’ouvrit et Odd en fut éjecté d’un violent coup de pied aux fesses !
Avant qu’Aelita n’ait refermé la porte au nez d’Odd, il lui lança :
- Une ballade au clair de Lune, ça te tente ? C’est pour ça que je suis venu…
- Accordé, expédia Aelita sur un ton mi-froid. Rendez vous dans 20 minutes entre les deux réfectoires !

Odd se releva et se frotta les mains en signe de réjouissance. Il déchanta lorsqu’un ombre colossale se matérialisa derrière lui et qu’une voie glaciale murmura :

- Les carottes sont cuites, Della-Robbia …
- Ah M’sieur Moralès ! J’me suis perdu et j’ai été poursuivi par un grizzli dans un couloir, je vous jure !
- Tu sais très bien que le grizzli, c’était moi ! Et Dis-Moi, mon p’tit Della-Robbia ! Les grizzlis ont inventé les heures de colle récemment, tu ne savais pas ?

Odd se sentait en mauvaise posture et ne voulant pas compromettre son rendez-vous amoureux, il imagina un subterfuge. Fixant un point imaginaire derrière Jim, il le fixa, le pointa du doigt et hurla un long :

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!

La moitié des lumières de l’étage fille se réenclenchèrent. Jim hurla de peur et se retourna pour voir ce qui avait effrayé Odd avant de constater que le couloir était vide... Plus pour longtemps…
De nombreuses collégiennes et lycéennes étaient sorties pour voir ce qui se passe et dans la cohue, Odd se fit la malle !

Une demi-heure plus tard, il arriva essoufflé entre les deux réfectoires où Aelita se tenait dans de beaux vêtements roses et blancs. Elle fit ironiquement une mine de petite princesse impatiente. Ils s’embrassèrent et partirent vers le parc, main dans la main.
La soirée en elle-même fut merveilleuse. Un rêve d’une nuit de mi-été, sous un ciel qui comporte suffisamment d’étoiles pour que le regard s’y perde. Aelita se sentit réchauffée par ce souvenir. Elle n’arriva cependant pas à le saisir entièrement. C’est un sentiment si fort qu’il ne peut pas être raconté. Seulement être vécu.

« Il n’est pas facile d’avoir, sous les étoiles, des pensées merveilleuses » Marguerite Yourcenar.
Il est en de même pour les émotions…

L’esprit de retour dans la chambre, Aelita rouvrit ses yeux sur Odd qui la regardait amoureusement.
Elle se surprit de voir en lui un amoureux prêt à l’abnégation. Il se dévouait toujours pour embellir un tant soit peu les journées d’Aelita. Rien à voir avec l’ancien qui ne sortait avec les filles que par distraction personnelle. Certes, il lui restait des défauts. Mais Aelita prenait sur elle. Elle les supportera ou pour les plus désagréables, elle pousserait Odd à les surmonter. Elle se l’était promis.

Odd s’apprêta à dire quelque chose, mais il n’eut pas le temps. Le portable d’Aelita vibra, annonçant un texto.

La mine d’Aelita sembla s’éclairer.

- Qui est-ce ? S’enquit Odd.
- Jérémie, sourit Aelita en retour.
- Oh… Il dit quoi ?
- Il demande si je vais bien, avec qui je suis et ce que je fais… Soupira Aelita.

Elle commença à taper la réponse. Odd était désormais assis à côté d’elle et lisait du coin de l’œil.

« Je suis dans ma chambre, je m’amuse avec un ami. Et toi ? »

- Seulement un ami ? Grogna Odd entre ses dents…
- Eh bien oui … Une petite amie n’est-elle pas avant tout une amie pour toi ?
- Eh bien… Odd accusa le coup. Depuis peu si, avant je n’avais pas cet optique…
- Oui, mais avant tu n’étais qu’un libertin acnéique, mon Cher Odd…

Et Aelita fit un léger clin d’œil pour le rassurer.
Odd saisit l’occasion et sauta sur Aelita. Celle-ci prise, au dépourvu, peina à se défendre des chatouilles et autres papouilles qu’elle subissait. Utilisant toute sa force, elle renversa Odd et tenta de le recouvrir sous le couette. Le jeune homme saisit une opportunité pour l’attirer avec lui sous les tissus et poursuivre leur petit jeu affectif.

Après maints revirement et une fois qu’ils eurent bien dépensé leur énergie, Aelita et Odd se retrouvèrent allongés côté-à-côte sur le lit. Malgré leur récent moment de complicité, qui représentait à merveille la relation qu‘ils avaient, tout deux semblaient troublés. L’absence de réponse de Jérémie travaillait Aelita. Pour Odd, le vide était plus profond . Il se tourna vers Aelita et commença à la câliner. Puis, il se frotta plus fort contre, elle et commença à avoir des caresses évocatrices. Aelita qui suivait l’affection d’Odd au début le repoussa…

Surpris, celui-ci de replia un peu contre le mur et murmura un « Je t’aime », qui se voulait engageant.
- Moi aussi, crois le. Mais on a tout notre temps pour ça…
Odd fut agacé. Il savait que la relation de plusieurs mois qu’avait eu Jérémie et Aelita avait été, sur le point physique, plus poussée que celle qu’il avait actuellement avec Aelita. Même s’il essayait de se convaincre du contraire, il y voyait malgré lui une preuve qu’Aelita avait plus aimé Jérémie que lui.

Curieusement, Aelita aurait été sans doute bien incapable de lui répondre. Mais son refus ne venait pas d’une capacité d’amour plus ou moins grande.
Odd voulait des réponses. Il se releva et demanda :

- Tu es plus heureuse avec moi que tu ne l’as été ?
- Je crois bien oui. Aelita inspira profondément. La soirée qu’on a encore passé ce soir était merveilleuse. Du début à la fin, je n’ai eu à affronter aucun souci. J’ai vraiment l’impression qu’on se complète parfaitement. On s’apporte tellement…
- Alors pourquoi… Enfin … Comment dire, articula Odd plein de gène… Pourquoi attendre… On a 18 ans, on est plus des mômes…
- De toute façon, ce n’est pas quelque chose d’important, trancha Aelita. Et j’espère que tu es d’accord avec ça.
- C’est important, pour moi, de savoir si je te comble plus que Jérémie. De savoir que tu ne regrettes pas qu’il soit parti à 500 kilomètres de là… Parce que maintenant, c’est avec moi que tu es.

Aelita ressentit une certaine pointe d’égocentrisme dans les paroles d’Odd ce qui la piqua… Soufflant elle chuchota :

- Ecoute…

Odd prit alors sa tête sérieuse de garçon responsable prêt à parler et à soutenir Aelita. Il avait du travailler ce point pour mériter l’Amour de la jeune fille.

Aelita, elle réalisa ce que son petit ami venait de dire… C’était vrai. Elle n’avait plus vu Jérémie depuis des mois. Il y a un an, ne supportant plus de voir le rapprochement entre Aelita et Odd, il avait enfin accepté de quitter prématurément le lycée, d’empocher une bourse d’étude et de partir à 500 kilomètres de ses meilleurs amis, pour se faire une nouvelle vie…
Aelita en vint alors à se rappeler ce qu’elle avait vécu avec lui… Le paroxysme de son bonheur, après la fin de XANA quand ils sont restés une longue année ensemble…

Hélas, Jérémie a mal vieilli…
Il en est venu à oublier que la meilleur recette du bonheur, c’est d’envier ce qu’on possède déjà … Surtout en amour …
Non seulement, Jérémie s’est mis de plus en plus à considérer sa relation avec Aelita comme une banalité de la vie courante, et de surcroît, il n’a jamais réussi à prendre sur lui-même pour faire progresser cette relation. Ou de moins en moins.
Il savait qu’Aelita était gêné de la froideur qu’il montrait en public. Il n’a jamais été davantage démonstratif…
Il avait conscience qu’Aelita aurait aimé avoir des échanges similaire à celui qu’elle venait d’avoir avec Odd. Néanmoins, il restait pudibond et distant.
Aelita et Jérémie aimaient parler durant de longues nuits… C’était l’un des ciments principal de leur amour. Pourtant, Jérémie devenait de plus en plus distant, s’enfermant dans ses études, négligeant les temps libre de détente.
Il se montrait parfois jaloux et cela déplaisait à Aelita, car elle le prenait comme un manque de confiance réciproque.
Au bout de plusieurs mois d’accumulation, elle a un jour craqué à une remarque désagréable du génie, pleuré, puis rompu.
Elle avait espéré que une rupture ne serait pas définitive. Que Jérémie réfléchirai. Cependant, le chagrin qui le saisit le conduisit à s’isoler durant un mois total. Après s’être remis, il n’avait plus parlé à ses amis depuis 30 longs jours. Leur relation n’était plus comme avant. Il parlait de plus en plus rarement et Jérémie pensait pouvoir compenser cela en étudiant toujours plus. Jusqu’au jour où il n’a plus supporté la distance entre lui et Aelita et où il est parti sans prévenir pour cette école, lointaine…

Il ne donnait de nouvelles que très rarement…

Aelita semblait émergé d’une réflexion lointaine.

Mais Odd avait attendu, calme et patient, ce qui suscita chez elle un brin d’admiration. Elle expliqua :

- Je ne supporte pas quand tu fais mine de vouloir effacer Jérémie de notre vie, tu comprends… Tu sais que je ne pourrais pas. Alors ne me demande pas ça, c’est trop… égoïste…
- Excuse moi… Je tiens à toi, tu le sais… Pour me rassurer, il faut que je sache que tu peux être comblée avec moi… Sinon je ne serai jamais totalement serein.
- Ais confiance… assura-t-elle.

Il y eu un temps de silence.

- Pourquoi il est parti ? A ton avis ?
- La souffrance, culpabilisa Aelita…
- Ouais …
- Je pense aussi qu’en créant cette séparation, il espérait me rappeler le temps où j’étais virtuel. Le temps où nous nous communiquions que par écran interposé. C’était dur … Se sentir si proche et pourtant si loin …
- Pour te ramener à lui… C’est assez égoïste…
- Toi aussi, tu as été égoïste, mon cher Odd… Et plus que lui.
Odd garda le silence. Puis il dit
- Mais j’ai changé pour toi. Bien plus que lui avait changé.
- Je sais. Répondit Aelita. Je suis fatiguée, je vais dormir. Il ne répondra pas, de toute façon, il sait que je suis avec toi.
- Bonne nuit alors, Mon Aelita à Mwa…
- Bonne nuit… Et Merci pour cette belle soirée.

Au moment où Odd approcha la porte, elle s’ouvrit à la volée, l’envoyant par terre. La voix de Jim s’éleva, pareille à celle d’un zombie qui aurait fait un marathon…

- Della-Robbia … Cette fois-ci, vu ce qui va t’arriver, un poulet ouzbek aux portes de l’abattoir ne voudrait pas échanger ta place avec toi… Tu m’accompagnes tout de suite !

Lorsque la porte se referma, Aelita garda le silence.
Certes Odd était égoïste. Mais il avait beaucoup changé… Elle était consciente des craintes de celui-ci. Pourtant, elle ne renierait jamais Jérémie et ce qu’il a représenté pour Elle.
Avec Odd, elle s’imposait quelque part une rédemption. Elle s’en voulait… Son tempérament généreux lui imposait une amertume insoutenable : Malgré la détérioration évidente de sa relation avec Jérémie, elle avait le sentiment d’avoir abandonné. Quand elle en avait fait part à Yumi, la Japonaise lui avait dit qu’elle n’était qu’une humaine et que parfois, pour être heureux, il faut abandonner. Mais Aelita ne se satisfaisait pas de ce soulagement d’esprit facile. Que tout le monde le fasse ne justifiait pas qu’elle-même ait eu ce comportement. Elle le pensait fermement.
Jérémie n’avait pas abandonné, lui. Durant des années de recherches sur la matérialisation, l’antivirus, le programme multi-agents. Il n’était pas toujours agréable avec les autres quand il s’enfermait pour travailler sur ses machines pour contrer XANA. Mais sans lui, Aelita n’aurait jamais connu les douceurs de la vie terrienne.
Ces mêmes douceurs, c’est Jérémie qui lui a expliqué, qui l’avait guidé. Jérémie avait dépensé tant de temps de sa vie pour Aelita… Pourquoi a-t-il fallu qu’il change ? Pourquoi le changement est-il si inéluctable et surtout si … impardonnable…
Pour cette raison, le remord rongeait Aelita. Alors, elle priait son père. Elle lui priait de faire en sorte que Jérémie lui revienne un jour… Qu’il accepte de lui reparler.
Mais ce jour là, ne retombera-t-elle pas amoureuse de lui ? Et alors, c’est Odd qu’elle devra délaisser… L’un ou l’autre ? Quel choix insurmontable et infaisable …

Dans le couloir, Odd avait moins de tracas…
- Désolé d’avoir contrecarrer tes plans, mon p’tit Della-Robbia, mais le règlement est le règlement. Et comme, j’ai connu ça moi aussi, je vais fermer les yeux pour cette fois… En vieillissant, je pense que je me ramollis…
- Vous avez connu ça ? VOUS ?
- Tu sais gamin, dans ma jeunesse j’étais surnommé, l’Homme aux 1001 femmes !
Odd jeta un regard soupçonneux à Jim…
- Vous deviez être beau ?
- Ah ça, j’dois dire que … Euh … Tu ne sous-entendrais pas que je le suis plus ?
- Euh… J’préfère n’pas en parler…



Aelita était recroquevillée dans son lit.
Tout aurait été si simple si elle n’avait eu qu’un amour et qu’elle avait su en garder un seul. Jérémie ne reviendrait pas… Elle s’était faite à cette idée.
Et pourtant, elle savait que toute son existence, sa relation avec Odd serait hantée par les fantômes de celle qu’elle avait partagé avec Jérémie. Et pourtant, Odd non plus ne méritait pas ça … Pourtant, son blocage lors des moments les plus intimes venaient de là. Chaque fois qu’elle poussait sa relation un peu plus loin avec Odd, elle ressentait ça comme un trait qu’elle tirait de plus en plus large sur son passé avec Jérémie.
On a qu’une seule vie. Mais on a plusieurs passé, dès lors qu’on change. Aelita avait déjà perdu un passé. Elle ne voulait pas en perdre un deuxième…

*Papa … Est-ce que Maman est la première femme que tu as aimée pour de vrai ?
Si oui, alors je comprend pourquoi, vous aviez tout les deux l’air si heureux, sur mes vielles photos…
Papa, qu’est ce que je dois faire … J’aurai tellement besoin de tes conseils…

...

Papa ?

...

Pourquoi tu es mort ? ... Papa... *
 
 

Commentaires
 
Note :
1
Commentaire de Aelita-Soleil - Posté le 01-09-2014 à 18:54

Aelita et Odd ne sont pas fait pour etre ensemble de plus Odd n'aurais jamais osé lui volé Aelita et elle le quitter NUL NUL de chez NUL Cette fiction me rend triste:-( :-( :@ :'( (fire)

Note :
15
Commentaire de jeremiebelpois47 - Posté le 12-09-2013 à 18:49

J'aime bien l'histoire mais j'aimerais bien que si tu fais une suite, elle retrouve Jérémie, qu'il lui pardonne, qu'ils ressortent ensemble mais Odd ne fassent pas la tête comme Jérémie.

Note :
0
Commentaire de Riri58 - Posté le 11-03-2013 à 01:30

Je n' ai pas aimer cette histoire

Note :
20
Commentaire de HENRYBEN - Posté le 11-08-2010 à 17:01

je veut c(love) (love) l et tr(cc)p c (love) :lol: l

Note :
0
Commentaire de HENRYBEN - Posté le 11-08-2010 à 16:50

c(love) (love) l

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