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  Renouveau chapitre deux : Un nouvel Ennemi ?
Écrite par scaevola le 28/01/2010 à 18h57
Note : 15,0/20 Catégorie : Futur de la série
Lue 4595 fois Chapitre deux de ma fanfic, terminé et corrigé par un samedi après-midi. Merci à ceux qui ont lu et apprécié le premier épisode, sans eux j'aurais pas eu la motivation pour le finir. En revanche, pour la suite, va falloir être patients. C'est mon année de bac, je ne vais pas avoir beaucoup de temps... Mais je promets de la faire !
 
 

 
 

Chapitre deux : Un nouvl ennemi ?

 

 

     Par un bel après-midi au collège Kadic, la plupart des élèves étaient sortis dans le parc après leurs cours pour profiter du beau soleil, peut-être le dernier avant l'hiver.

 

     Restaient seuls dans les bâtiments Elisabeth Delmas, occupée à se coiffer, des élèves en retenue, plus quelques geeks et divers crétins.

 

     Parmi eux, au premier étage, deux élèves, tous les deux maigres comme des clous, étaient rassemblés dans une chambre. L'un d'eux, grand, dégingandé et pale comme une endive, portait un jeans et un polo vert, l'autre était plus petit, vêtu de violet, et il arborait une coiffure style manga qui détenait le prix non disputé de l'excentricité dans l'établissement.

 

     Pierre Dautin et Odd Della Robia s'étaient enfermés dans la chambre du premier pour le plaisir de se pulvériser l'un l'autre sur le jeu Babylon Fighter 7, qui marchait sur une console que Pierre avait branché sur l'écran de son ordinateur grâce aux modifications apportées par Jérémie.

 

     Plus bas, plus loin, Aelita Stones et Jérémie Belpois, précité, pianotaient sur leurs ordinateurs respectifs et rentraient donc dans la catégorie des geeks.

 

     Dans le parc, Ulrich Stern faisait ses devoirs sous un arbre tandis que William Dunbar se promenait un peu plus loin avec Yumi Ishiyama en discutant de l'exposé qu'ils étaient supposés faire ensemble.

     Tous se retrouvèrent à peu près en même temps au réfectoire pour le dîner, sauf Yumi qui dînait chez elle, étant externe. Le réfectoire étant en réfection, ce qui avait bien fait rire Odd, la moitié des tables seulement étaient utilisables et les installations électriques ne fonctionnaient pas encore, ce qui l'avait moins fait rire car les élèves devaient se contenter de repas froids.

 

     « Je peux m'asseoir à coté de vous ? demanda Sissi.

 

     - Non ! répondirent en cœur Ulrich, William et Jérémie. »

 

     Déçue, elle passa son chemin. Odd, qui arrivait derrière, s'assit. Pierre resta debout et demanda : « Dites, vous pouvez me dire ce qu'elle vous a fait ? On m'a pas encore expliqué.

 

     - C'est une vraie peste, dit Jérémie, virulent.

 

     - On s'est jamais bien entendus avec elle, lui expliqua Aelita, plus modérée. L'année dernière, on a essayé de se réconcilier, mais elle collait trop Ulrich, qui le lui a dit, et...

 

     - Et elle s'est mise à dire que je sortais toujours avec Yumi, qu'elle le savait, et qu'elle ne comprenait pas comment je pouvais rester avec une bande de losers pareils, avec une japonaise habillée en corbeau, etc...finit l'intéressé. Bref, c'était plus possible, je lui ai dit que mes amis valaient vingt fois mieux qu'elle, et on l'a laissée en plan.

 

     - Je vois...Bon, je vais me dépêcher de manger, faut que je fasse mes devoirs.

 

     - Moi aussi, commença Odd, je... Aïe !

 

     -Quoi ?

 

     - Non, rien... Je... en fait, je crois que je vais prendre mon temps... »

 

     Pierre le regarda encore un peu d'un air bizarre avant de s'asseoir, mais il n'avait pas remarqué le coup de coude qu'Ulrich avait envoyé à Odd.

 

     Quand ils se retrouvèrent entre eux, Odd commença à se plaindre, disant que puisque Jérémie était trop occupé à travailler en ce moment, il fallait bien qu'il trouve quelqu'un d'autre pour faire ses devoirs, mais le génie l'arrêta.

 

     « Odd, dit-il, c'est sérieux ! J'ai pas arrêté de bosser ces derniers temps, comme tu l'as dit. Aelita a fait le plus gros du travail concernant Franz Hopper, on a prévu quelque chose qui puisse faire revenir le délai de sa régénération complète à quelques mois. Moi, j'ai cherché pourquoi XANA a échappé à notre programme multi-agents. J'ai trouvé quelques pistes, mais pour en savoir plus il faudra lancer un programme sur une tour activée.

 

     - Tu peux répéter ? demanda Odd. Tu veux dire que tu n'as aucune idée de ce qui a protégé XANA ?

 

     - Non. Mais j'ai préparé un programme qui pourra faire une analyse en profondeur de notre ennemi. Pour ça, il faudra qu'Aelita lance le programme depuis une tour activée par XANA avant de la désactiver. Une minute suffira.

 

     - C'est de la folie, avança Ulrich. Faut qu'on fasse rentrer Aelita dans la tour, et ensuite qu'on attende encore une minute avant de la désactiver ? Et ceux qui sont sur Terre, pendant ce temps ? On n'a pas le droit de jouer avec la vie des gens !

 

     - Je sais, mais c'est la seule solution. Je ne comprends rien aux algorithmes que j'ai récupéré en soumettant les programmes résiduels à mes senseurs hyperboliques, et...

 

     - C'est bon, Einstein, on a compris, soupira Odd. Enfin bon, non, on a rien compris, sauf l'essentiel : faut qu'on s'arrange pour que la prochaine attaque de XANA fasse pas trop d'dégats, pendant que vous lancez votre programme pour voir ce que notre virus préféré a dans l'ventre, c'est ça ?

 

     - En résumé, c'est ça. Pendant que j'y pense, William, quand XANA s'est emparé de toi il t'avait pris tous les pouvoirs générés aléatoirement par le supercalculateur et les avait remplacés par ceux qu'il avait créés. Je pouvais pas te rendre les premiers, mais j'ai récupéré les seconds dans des enregistrements qui avaient été faits automatiquement quand on t'a rematérialisé !

 

     - Donc... ça veut dire que j'aurai les mêmes pouvoirs que quand j'étais sous le contrôle de XANA ?

 

     - Non, pas entièrement, j'avais pas assez de puissance. Mais j'ai récupéré tous les pouvoirs relatifs à la Supersmoke, en attendant que je fasse mieux quand j'aurai le temps de tous vous améliorer.

 

     - Et c'est quoi, ça ?

 

     - Ben... Les autres pourront te montrer à la prochaine mission, ils ont eu déjà l'occasion d'admirer...

 

     - Mouais...Et ça nous mène à quand ?

 

     - A la prochaine attaque. C'est pas que ça me réjouisse, mais honnêtement plus tôt ce sera, mieux c'est... »

 

 

 

Ils n'eurent pas longtemps à attendre.

 

 

 

     Le lendemain, il pleuvait à n'en plus finir depuis le matin. En cours de maths, la classe de seconde était plongée dans un ennui à peu près général, les uns en faisant leurs exercices, les autres parce qu'ils ne savaient plus quoi faire après.

 

     Aelita et Jérémie sortirent leurs ordinateurs dès qu'ils eurent fini.

 

     Hervé dessinait on ne savait quoi sur son cahier, Pierre rêvassait en regardant l'eau couler sur la fenêtre et Odd piquait un roupillon, caché derrière son livre d'exercices, pas parce qu'il avait fini mais parce qu'il n'avait absolument aucune idée de ce que les équations qu'on leur avait donné à résoudre pouvaient signifier.

 

     Sur la tour de la télévision, l'antenne parabolique grésilla soudain avant de lâcher ce qui ressemblait à un éclair violet en direction du ciel...

 

     Soudain, l'ordinateur de Jérémie bipa furieusement, faisant lever la tête à Ulrich et Aelita et réveillant Odd tout à fait.

 

     « Voyons, Jérémie, dit madame Meyer, si vous avez fini vous pouvez faire ce que vous voulez, mais sans déranger vos camarades, s'il vous plait !

 

     - Oui, madame, excusez-moi. Euh, fit-il en levant la tête, je suis désolé, mais je ne me sens pas bien... Est-ce que je peux aller à... »

 

     La pluie s'arrêta soudain.

 

     C'était tellement inattendu que toute la classe, les héros compris, se tourna vers les fenêtres. Plus une goutte de pluie ne tombait, et si on en jugeait par le silence soudain, le phénomène s'étendait sur plusieurs kilomètres à la ronde.

 

     Tout le monde était tourné vers les fenêtres, ce qui permit à Jérémie de s'éclipser discrètement, tout en faisant signe aux autres de le suivre.

 

     Ils avaient parcouru quelques mètres seulement sous les arcades quand soudain un coup de tonnerre retentit en même temps que la foudre tombait sur le paratonnerre du lycée, juste à coté de l'antenne, suivi par un autre qui frappa l'antenne elle-même, puis de plusieurs qui se perdirent dans le parc.

 

     Les héros se mirent à courir de plus belle vers le gymnase, mais un nouvel éclair frappa le terrain de sport, les faisant s'arrêter.

 

     « Cette fois, c'est sûr, c'est XANA, dit Jérémie. Il doit avoir détraqué le temps !

 

     - On s'en serait douté, Einstein, dit Odd. Mais quand même, il fait fort, là !

 

     - C'est sur... Mais il n'a pas du utiliser autant de puissance qu'on pourrait le croire.

     A mon avis, il doit avoir empêché les gouttes d'eau en suspension dans les nuages de s'agglomérer en augmentant la chaleur qui y règne par un arc électrique, ce qui a arrêté la pluie. Ensuite, en augmentant les zones de friction...

 

     - Jérémie, on s'en fiche, intervint Ulrich pendant qu'une nouvelle salve d'éclairs frappaient le terrain. La question est : Qu'est-ce qu'on fait ?

 

     - Ben, on passe par les arcades pour gagner la chaufferie, on sera protégés, mais c'est vrai qu'ensuite on risque de se retrouver coincés sur le pont sans pouvoir sortir des égouts...

 

     - Jérémie, j'ai une idée ! s'écria Aelita. »

 

 

 

     Au rez-de-chaussée du bâtiment des sciences, Yumi et William, qui étaient descendus pendant que leurs camarades de classe admiraient le spectacle par les fenêtres, essayaient d'appeler les autres sans que leurs téléphones daignent fonctionner.

 

« Pourquoi ça marche pas ? gémit Yumi.

 

     - Je suppose que l'antenne doit être touchée, c'est ce qui a fait sauter les ampoules, tout à l'heure.

 

     - Alors qu'est-ce qu'on fait ?

 

     - On attend, et on réfléchit, je ne vois rien d'autre à faire. Il faut trouver un moyen d'aller à l'usine, les autres nous rejoindront.

 

     - Oui... Eh, c'est quoi, ce souk ? »

 

     Elle désignait la camionnette des électriciens venus arranger l'installation du réfectoire qui avançait vers eux, en zigzags, au milieu d'une tempête d'éclairs et s'arrêta devant eux par un dérapage contrôlé qui faillit la faire verser. La portière du siège avant s'ouvrit et Ulrich leur cria : « Montez, vite ! »

 

     Ils ne se firent pas prier, sautèrent dedans en profitant d'une brève accalmie, et William fut commis d'office au volant à la place d'Odd.

 

     « William, lui dit Jérémie, tu fonces à l'usine et vite !

 

     - On peut m'expliquer ? demanda Yumi.

 

     - C'est Aelita qui a eu cette idée ! Dans la camionnette, nous sommes protégés.

 

     - Parce que les pneus sont isolants ?

 

     - Non, ça ne marche pas comme ça avec les éclairs, intervint Aelita. En fait, la décharge passe dans la carrosserie puis dans le sol sans nous toucher. C'est le principe de la cage de Faraday.

 

     - Mais il y a un défaut, non ? » demanda Ulrich.

 

     Sa main était couverte de brûlures qu'il avait reçues en ouvrant et fermant la portière.

 

     « Oui, le système n'est pas parfait et donc la carrosserie, les vitres et les portes surchauffent. Il faut qu'on se dépêche sinon les pneus vont fondre !

 

     - C'est pas parfait, mais on a eu de la chance que c'te carrosse ait été garé près de l'administration, sinon on était cuits ! lança Odd.

 

     - Bon, je nous conduis à l'usine, et vite, il commence à faire chaud, dit William. »

 

     La traversée de la ville fut un long calvaire. Ils étaient accablés d'éclairs dont ils se prirent quelques décharges, et la température augmentait d'une manière alarmante, les contraignant à enlever tout ce qui n'était pas indispensable.

 

     William était le plus à plaindre car il ne pouvait rien enlever, occupé qu'il était à surveiller la route et presque aveuglé par les éclairs qui les frappaient de manière continue.

 

     Arrivés à l'usine, ils s'arrêtèrent juste devant les escaliers écroulés, à deux doigts de tomber dans la salle cathédrale mais enfin hors de portée de la foudre. Ulrich ouvrit la portière d'un coup de pied et tous se précipitèrent dehors, haletants, traînant William à moitié évanoui derrière eux.

 

     Une fois qu'ils eurent récupéré et qu'ils aient remis chaussures, pulls et, dans le cas d'Odd, T-shirt, ils descendirent par le monte-charge. Jérémie s'installa derrière son écran tandis que les autres arrivaient à l'étage d'en dessous.

 

     « La tour activée est sur le Territoire de la Banquise. J'envoie d'abord William, Ulrich, et Odd, puis les filles et, pour finir, les bécanes.

 

     - On est partis, Einstein ! Au moins il va faire plus frais, là-bas !

 

     - Transfert Ulrich ! Transfert Odd ! Transfert William !

     Scanner Ulrich ! Scanner Odd ! Scanner William !

     Virtualisation ! »

 

     Les trois Lyoko-guerriers atterrirent sur le sol gelé. William faillit une nouvelle fois s'étaler.

 

     « Mon épée ! Où elle est ?

 

     - Tu t'habitues trop à la porter, se moqua Odd, profite de pouvoir te sentir un peu léger, c'est pas si dur à prendre comme habitude !

 

     - Très drôle, vraiment. Où elle est passée ?

 

     - Ben, je suppose que maintenant tu peux la faire apparaître quand tu veux, tu faisais ça tout le temps, avant, c'était énervant d'ailleurs... »

 

     William eut l'air de se gratter la tête en pensée, puis il mit ses mains devant lui, comme s'il tenait son arme, fronça les sourcils en pensant très fort à elle, et elle apparut soudain dans ses mains dans un jaillissement de fumée blanche.

 

     « Ouaouuuh !! C'est la chose la plus cool que j'ai jamais vue ! »

 

     Et, tandis que Yumi et Aelita étaient virtualisées à coté d'eux, il la fit disparaître et réapparaître plusieurs fois sous les regards condescendants de ses deux partenaires.

 

     « Je peux faire autre chose ?

 

     - Oui, dit Ulrich, manifestement ravi de pouvoir lui donner des instructions. Tu te tiens bien droit, et tu dis « Supersmoke ! » enfin, en tout cas il me semble que c'est comme ça que ça marchait...

 

     - Supersmoke ! »

 

     Il se transforma aussitôt en une boule de fumée blanche qui parut hésiter un instant en l'air avant de se mettre à bouger partout en faisant des figures.

 

     « Oh, William ! Pas fini de faire joujou ?

 

     - Désolé, Jérémie, fit l'interpellé en réapparaissant.

 

     - Alors, Einstein, dit Odd, elles arrivent ces bécanes ?

 

     - Oui, oui, et en attendant, voilà comment ça se passe : la tour est au Nord d'ici, vous pouvez y être en une ou deux minutes. Je vous dis quand j'ai des monstres sur mes écrans, pendant ce temps vous avancez et moi je prépare le programme. »

 

     A ce moment, les trois véhicules apparurent.

 

     « Ok Jérémie, à tout de suite ! »

 

     Et Odd sauta sur sa planche et s'envola immédiatement, suivi par Yumi et Aelita sur leur soucoupe volante, laissant derrière Ulrich et William.

 

     « Ok... Donc je suppose qu'on se partage la moto.

 

     - C'est l'Overbike. Et je te préviens tout de suite : tu fais tout ce que tu veux, mais c'est moi qui conduit. »

 

     Ils sautèrent en selle et rattrapèrent les autres. Ils n'avaient parcouru qu'une partie de la plaine de glace quand ils entendirent Jérémie.

 

     « Attention, une escadrille de Frelions en approche par la droite. Une grosse ! Déviez un peu à gauche, vous pourrez les semer dans les grottes !

 

     - Roger, Einstein ! dit Odd »

 

     Ils se dirigèrent vers l'iceberg qui apparaissait plus loin, mais les monstres volants les serraient de près.

 

     « Alors c'est ça les Frelions ? demanda William qui s'était retourné sur la moto pour mieux voir. Ils sont pas très beaux mais ils vont vite, on pourrait pas accélérer, Ulrich ?

 

     - Oui, si tu descendais, on serait plus légers ! lui répondit sèchement le samouraï. »

 

     Les insectes virtuels descendirent en piqué vers les héros qui se préparèrent à l'attaque. Odd freina brusquement pour se retrouver derrière l'escadrille et la mitrailla, touchant un monstre qui explosa. Trois de plus vinrent tourner autour de lui, lui tirant dessus dès qu'ils avaient un angle et le forçant à ralentir.

 

     Le gros du groupe suivait toujours les deux autres véhicules et commença à les mitrailler. William pensa à faire apparaître son épée pour s'en faire un bouclier, mais préféra éviter la surcharge et prit les katanas du dos d'Ulrich, avec sa permission, pour parer les coups tandis qu'Aelita faisait de même avec le bouclier qu'elle avait créé en faisant se toucher deux champs de force.

 

     Yumi se fit quand même toucher à l'épaule. Elle ne perdit pas le contrôle de l'Overwing, mais Jérémie l'informa qu'elle avait perdu 20 points de vie.

 

     Ils arrivèrent à l'iceberg creux et plongèrent dans les grottes : l'Overwing ouvrant la marche, suivi par l'Overbike pourchassé par tout l'essaim de Frelions, moins quelques-uns qui avaient raté l'entrée et s'étaient écrasés contre la paroi.

 

     « William, tu prends ma place, ordonna Ulrich.

 

     - Quoi !?

 

     - T'es vraiment nul, faut que je fasse tout moi-même. A trois, je saute et tu me rends mes sabres. Trois ! »

 

     William eut juste le temps de lancer ses katanas à Ulrich avant de prendre les commandes, essayant d'éviter que l'Overbike se crashe contre une stalagmite.

 

     Quant à Ulrich, il glissait sur la paroi gelée et se fit rapidement rattraper par les Frelions qui ne s'y attendait pas. Deux monstres se firent détruire avant que les autres ne pensent à réduire leur vitesse et à tirer sur le samouraï virtuel qui bloquait tous les tirs tout en pensant à regarder où il allait, empêchant les Frelions de passer.

 

     Pendant ce temps, ses trois amis avaient pris de l'avance et étaient sortis du tunnel.

 

     « Ulrich ! dit soudain Jérémie, baisse la tête quand tu sortiras ! »

 

     Arrivé à l'entrée, il comprit pourquoi. Il termina sa glissade sur le ventre, couché pour ne pas se faire toucher par la rafale de flèches-laser qui rebondit sur toute les parois du tunnel, détruisant une demi-douzaine d'insectes virtuels.

 

     Odd en avait terminé avec ses adversaires et avait réussi à se poster devant la sortie du tunnel sur son Overboard juste avant qu'Ulrich et l'essaim n'arrivent.

 

     « Ah, ah ! C'est l'heure de mon grand show : Odd, le retour ! Craignez-moi, sales bêtes répu...Ouch ! »

 

     Il se fit percuter par un Frelion qui l'éjecta de son véhicule. Un autre rentra dedans, se faisant détruire en même temps que la planche.

 

     Ulrich atterrit après un superbe vol plané dans une longue glissade. Odd toucha terre peu après, moins loin et un peu plus brutalement.

 

     « Génial, le show, Odd, railla Jérémie. Mais il en reste encore huit et t'as plus que 20 points de vie, avec les tirs que tu t'es pris tout à l'heure !

 

     - Te bile pas, Einstein, c'est plus qu'il n'm'en faut ! Oh, Ulrich ! Passe devant rejoindre les autres, je vous suis...enfin, ça, c'est pas sur » dit-il en voyant que trois monstres volaient vers lui et Ulrich tandis que le reste retournait poursuivre les autres.

 

     « Bon, je te les laisse, je vais là-bas en renfort. C'est toi qui m'as dit de partir devant, non ?

 

     - Ouais, pas de problème...

 

     - Supersprint ! »

 

     Ulrich partit à toute vitesse en direction de la tour activée dont on voyait le halo au loin. Les Frelions parurent un peu indécis quant à la marche à suivre. Ils se demandaient manifestement ce qu'ils étaient censés faire quand leurs deux ennemis se séparaient. Odd fit disparaître leur indécision en en détruisant un d'une flèche-laser bien appliquée.

 

     « Eh, les affreux, c'est par ici que ça se passe ! »

 

     Il évita aisément les premiers tirs des monstres et bloqua les suivants avant de se mettre à courir. Il se retourna brusquement et se mit à genoux pour réduire sa surface tout en glissant et il lança encore quelques flèches-laser avant de se retrouver à court.

 

     « Jérémie, cria-t-il en se relevant et en courant vers la tour, j'ai plus de munitions !

 

     - Encore ! Mais j'ai autre chose à faire, moi ! Donne-moi dix secondes ! »

 

     Huit secondes plus tard, Odd était rechargé. Comme il en avait assez de courir en zigzags pour échapper à ses poursuivants il se jeta au sol et s'agrippa à la glace pour ne pas glisser, s'arrêtant net. Surpris, ses adversaires, continuèrent sur leur élan pendant quelques mètres, oubliant de tirer, avant de s'arrêter.

 

     Odd saisit sa chance et fit un carton, touchant l'un d'eux qui explosa. L'autre tira sur l'Homme-chat qui para avec son bouclier avant de se relever et de sauter. Il n'arriva pas à la hauteur du monstre, mais assez près pour tirer sa flèche à bout portant dans la cible de XANA du monstre, qui tirait au même moment. Le Frelion explosa et Odd fut dévirtualisé.

 

     Pendant ce temps, William était en passe de se faire rattraper par l'escadrille des Frelions.

 

     « Zut ! Si je reste à terre, je pourrai jamais les atteindre ! Pourquoi ce truc ne vole pas ?

 

     - Il peut, glissa Jérémie. Il faut presser le bouton rouge, du coté de ta main droite. Mais évidemment, tu seras moins rapide.

 

     - Quoi ?! Mais pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ?!! »

 

     Sans attendre de réponse, il appuya sur le bouton et partit aussitôt en demi-looping, retourna l'Overbike pour être dans le bon sens et fit apparaître son épée pour foncer vers les insectes virtuels.

 

      Surpris, ceux-ci ne ripostèrent que par quelques tirs que William para avant de couper un monstre en deux, sans pouvoir atteindre les autres. Il traversa la formation des Frelions, qui firent volte-face, tentant d'encercler leur adversaire.

 

     William fit également demi-tour pour charger les monstres en brandissant son arme, mais cette fois-ci ils tirèrent sur l'Overbike, qui perdit de l'altitude avant de disparaitre.

 

     « Supersmoke ! »

 

     William fonça vers le ciel sous forme de fumée blanche, suivi par les monstres restants. Il réapparut en plein ciel, et, son épée à bout de bras, tourna comme une toupie en retombant, tranchant encore deux monstres imprudents.

 

     Il retomba sur le sol et continua d'y tourner comme un patineur sur glace avant qu'un tir bien ajusté le jette à terre, son épée résonnant sur le sol.

 

     Les deux monstres restants s'apprêtaient à le terminer quand Ulrich arriva et, faisant un salto avant, fendit la tête de l'un d'entre eux avant de se retourner pour parer les tirs que le dernier Frelion lança à William.

 

     Ce dernier, ayant repris ses esprits, plongea vers son épée et la lança de toute ses forces sur le dernier monstre. La lame coupa le monstre en deux avant de retomber en tournoyant jusqu'au sol où elle se planta.

 

     « Bon, ben je crois que c'est tout, soupira Ulrich. William ?

 

     - Oui, quoi ?

 

     - Qu'est-ce que t'as fait de mon Overbike ?

 

     - Demande aux Frelions !

 

     - On se calme, intervint Jérémie. Y'a plus de Frelions, Odd vient de finir, mais il a été dévirtualisé, alors ne l'attendez pas, les filles sont tombées sur un comité d'accueil. Dépêchez-vous !

 

     - Ok, mais dis de ma part à Odd qu'il devrait arrêter de jouer au kamikaze. »

 

 

 

     Le génie se frotta les yeux. Ca allait plutôt bien, quand Ulrich et William auraient rejoint Yumi et Aelita, ils pourraient facilement, ensemble, s'occuper des Tarentules qui gardaient la tour. Et ses deux amis avançaient plutôt vite en Supersprint et Supersmoke.

 

     Mais les trois véhicules avaient été détruits, et il ne pourrait pas les reprogrammer. Et surtout, il s'inquiétait de la situation en surface.

 

     A ce moment, Odd émergea de la trappe menant aux scanners.

 

     « Eh, Einstein ! L'ascenseur est encore en panne ?

 

     - Oui, et justement ça m'inquiète. Les lumières du labo fonctionnent sur un système électrique différent de celui du monte-charge, donc nous n'aurons pas de problème, mais si ça se trouve quelque chose de dangereux est en train de se passer dehors, les caméras non plus ne veulent pas marcher.

 

     - D'accord... Je passe par le corridor, et je te tiens au courant par téléphone, OK ?

 

     - Ouais, mais sois prudent, justement Ulrich me demandait de te dire d'arrêter de jouer au kamikaze... »

 

     Odd ricana avant de disparaître en direction de la salle des turbines. L'éclairage était éteint, mais la faible lumière qui émanait de l'ouverture vers le laboratoire lui suffit pour voir où il mettait les pieds.

 

     Il s'engagea dans le corridor en s'éclairant avec son portable. Il tourna un angle et, tout au bout du couloir, vit une vive lumière qui semblait venir de la salle cathédrale. Elle n'était pas statique mais faisait danser les ombres le long du long corridor et Odd pouvait entendre, en plus des coups de tonnerre, des crépitements rageurs.

 

     « Tiens, tiens, XANA organise une surboum sans nous prévenir ? »

 

     Odd s'apprêta à monter l'escalier... Avant qu'un arc électrique passe au-dessus de sa tête et rebondisse sur les parois du couloir ! Le héros bondit et, sans aller plus loin que la moitié de l'escalier, jeta un coup d'œil.

 

     La salle cathédrale était remplie d'électricité. Les décharges sautaient de pilier en pilier, jaillissant de l'entrée à chaque fois qu'un coup de tonnerre retentissait, faisaient brûler les débris qui jonchaient la salle, et, plus inquiétant, se concentraient sur le monte-charge, comme si elles allaient chercher où étaient le supercalculateur et les héros.

 

     Odd regarda ce spectacle, estomaqué, avant qu'une décharge ne jaillisse d'un pilier et le frappe, le renversant dans le corridor, inconscient.

 

 

 

     Sur Lyoko, la bataille faisait rage. Aelita et Yumi avaient détruit deux tarentules sur quatre, mais Yumi avait perdu presque tous ses points de vie et Aelita avait failli se faire toucher plusieurs fois. Jérémie leur avait donc conseillé d'attendre Ulrich et William, qui avaient quant à eux décidé de faire une entrée fracassante.

 

     Une boule de fumée blanche surgit de nulle part et se transforma en William dès qu'elle fut arrivée juste devant une des créatures, qui poussa, de surprise, un cri rauque. William brandit son épée dans un coup montant, comme s'il voulait donner au monstre un uppercut avec, et l'énorme lame transperça par en bas le nez de la créature, passant au travers de sa cible de XANA.

 

     La Tarentule explosa, attirant l'attention de sa partenaire qui canarda aussitôt William. Ulrich arriva devant lui dans une longue glissade et joua de ses sabres pour bloquer tous les tirs.

 

     A ce moment, un champ de force toucha le second monstre, qui fut détruit. Les deux garçons se tournèrent vers Aelita, qui leur fit un signe de la main, et Yumi, qui sortait de derrière le bloc de glace que son amie avait créé.

 

     « Joli coup, Aelita, approuva Ulrich. Bon, on ne te retient pas, à tout de suite. »

 

     La jeune fille aux cheveux roses entra dans la tour. Parvenue au centre elle se mit les bras en croix et se sentit poussée vers le haut. Arrivée sur la plate-forme supérieure, elle vit que Jérémie avait déjà rempli l'interface de divers diagrammes.

 

     « Jérémie ? Je peux lancer le programme ?

 

     - Vas-y ! D'après mes simulations, le scan devrait être fini 69 secondes après le lancement. »

 

      A l'extérieur de la tour, Ulrich et William faisaient un combat d'entraînement, se lançant des coups sans danger pendant que Yumi s'exerçait avec ses éventails. Soudain, ils entendirent un grondement assourdi.

 

     Inquiets, ils regardèrent autour d'eux, mais la vue était bouchée par des blocs de glace qui parsemaient le terrain autour de la tour. Soudain, déboula de derrière un bloc de glace une sphère de métal gris qui tourna dans leur direction.

 

     « Attention ! »

 

     Tous se jetèrent sur le coté pendant que la sphère poursuivait son chemin et s'arrêtait enfin de tourner, mais, emportée par son élan, elle glissa sur la glace et heurta la tour avec un bruit sourd.

 

     « Attention William, c'est un Mégatank, cria Ulrich. S'il te touche, tu rentres à la maison par le plus court chemin !

 

     - Compris ! Où est-ce qu'on le touche ? Il a l'air plutôt solide !

 

     - Il s'ouvre pour attaquer, c'est là qu'il faut le frapper ! »

 

     A ce moment, le monstre s'ouvrit en deux et lança son rayon. Les héros s'apprêtèrent à l'éviter, mais l'attaque ne les visait pas, eux... Mais la tour !

 

     « C'est pas vrai, gémit Jérémie dans son micro, empêchez-le de toucher la tour !

 

     - Pourquoi il fait ça, demanda Yumi, ça risque de la désactiver, non ?

 

     - Oui, mais ça retarde le déroulement du programme ! Chaque coup porté perturbe le flux de données, et rien que la réinitialisation prend plusieurs minutes supplémentaires ! Aelita, est-ce que tu peux arrêter le programme ?

 

     - Impossible, Jérémie, il y a un bug !

 

     - D'accord... Yumi, Ulrich, William ! Détruisez ce Mégatank et protégez la tour ! Je ne sais pas exactement pourquoi XANA cherche à gagner du temps, mais ça ne doit pas être bien joli...

 

     - On s'en occupe, Einstein... »

 

     Le génie soupira. La lutte était loin d'être gagnée.

 

     A ce moment, l'icône du portable d'Odd s'ouvrit.

 

     « Jérémie, t'es là ?

 

     - Odd ! Enfin ! Pourquoi tu prends autant de temps ?

 

     - Aïe ! Crie pas comme ça, je suis encore un peu dans les vapes... Je me suis pris un coup de jus.

 

     - Comment ça ?

 

     - T'occupes pas de ça, Einstein, ton problème, c'est la p'tite visite qui va bientôt te tomber sur le râble, les éclairs font la queue pour prendre l'ascenseur, au-dessus.

 

     - Répète ça ! demanda Jérémie en sursautant.

 

     - Y'a l'électricité d'en haut qui arrive en bas, si tu préfères. J'ai pas bien compris ce qui se passait, mais les éclairs entrent dans l'usine et ils descendent par le monte-charge. J'arrive dans une minute ! »

 

     Jérémie réfléchit pendant quelques secondes, puis il se leva et s'approcha de la porte de l'ascenseur. Il approcha sa main alors qu'Odd montrait sa tête à l'ouverture. La porte blindée était si brûlante qu'il pouvait sentir la chaleur d'ici. En rapprochant encore plus sa main, il se prit soudain une décharge d'électricité statique qui le projeta en arrière.

 

     « Aïe !

 

     - Einstein ? Qu'est-ce qu'il y a ?

 

     - Rien, souffla son ami en secouant sa main un peu paralysée. Rien, à part que XANA a renforcé son contrôle sur l'orage électrique. Il est parvenu à contrôler la foudre pour qu'elle se loge dans l'armature métallique du puits sous forme de charges négatives, comme un condensateur où on serait le pôle positif, et quand elle atteindra la saturation...

 

     - Réexplique-moi ça plus lentement et en français, tu veux ?

 

     - Il est en train de charger à bloc la cage d'ascenseur. Quand elle atteindra le point de non-retour, toute l'électricité sortira d'un coup. On sera transformés en charbon de bois et le supercalculateur explosera sous la surcharge.

 

     - J'ai compris ! C'est la cata !

 

     - Voilà. Ce que je me demande, c'est comment XANA compte diriger l'électricité quand son monstre aura désactivé la tour. »

 

     Le génie remonta sur son siège et s'apprêtait à livrer au reste de ses amis les derniers développements quand quelque chose sur son écran attira son attention.

 

     « Mais qu'est-ce que c'est que ce souk ? murmura-t-il. »

 

     Devant la tour, les héros n'arrivaient pas à réduire le monstre à néant. Le Mégatank était parvenu à placer un autre coup à la tour avant que Ulrich et William ne s'approchent de lui avec leurs armes sorties. Il avait alors paru enfin s'intéresser à eux.

 

     Le monstre se tourna sur le coté et lança son rayon circulaire horizontalement, forçant les héros à sauter et frappant la tour à sa base.

 

     A l'intérieur de la tour, Aelita poussa un nouveau juron. Si cela continuait, le programme ne pourrait jamais être mis en œuvre jusqu'au bout.

 

     Quand le monstre frappa à nouveau, dans la même position, Yumi lui lança un éventail, mais le monstre se renversa sans se fermer, évitant l'éventail, et tira une nouvelle fois son attaque, verticale cette fois-ci.

 

     « Quoi ! dit-elle interloquée, mais qu'est-ce qu'il fabrique ? »

 

     En effet, le comportement du monstre était préoccupant. Il s'ouvrit encore une fois, comme pour attaquer, mais se referma aussitôt et roula vers Ulrich qui s'était mis hors de la ligne de tir du rayon qui aurait du être lancé. Le Lyoko-guerrier, surpris de la manœuvre du monstre, ne s'écarta pas à temps et fut dévirtualisé.

 

     « Qu'est-ce que vous faites ! Détruisez-le !

 

     - Jérémie, répondit sèchement Yumi, c'est ce qu'on essaye de faire depuis dix minutes, là, et c'est pas facile. Il est trop imprévisible, on n'arrive pas à l'avoir, comment c'est possible ?

 

     - XANA n'a pas pu augmenter autant en puissance, c'est techniquement impossible. Les écrans sont formels, c'est un Mégatank tout ce qu'il y a de plus normal. D'ailleurs, les autres monstres ne m'avaient pas paru d'une intelligence supérieure...

 

     - Là, il n'a pas tort, intervint William. Yumi, tu es sur que c'est la première fois que tu vois un de ces monstres faire ça ?

 

     - On n'a pas le temps, dit Jérémie. J'ai compris ce qu'essaye de faire XANA. Il régénère cette tour au fur et à mesure qu'il la détruit.

 

     - Mais c'est débile ! sursauta Yumi.

 

     - Non ! En tirant dessus, il ralentit le programme. Tant que le programme est actif, on ne peut pas désactiver la tour, qu'il peut donc continuer à utiliser sans risque qu'elle soit désactivée, car il compense les dégâts faits par son monstre.

     Et pendant ce temps, il a pu modifier son attaque sur Terre. Il prépare un sale truc qui va détruire le complexe et nous tous avec, mais je peux pas dire dans combien de temps. Ne laissez plus ce monstre placer un seul coup, il faut qu'on lance un retour dans le passé le plus vite possible !

 

     - Roger. »

 

     Pendant la fin de la conversation, William avait tourné autour du Mégatank en Supersmoke, menaçant le monstre qui ne s'ouvrit pas. Soudain, comme s'il avait trouvé une idée, il se mit à rouler autour de la tour, suivi par la boule de fumée blanche, puis se renversa quand il eut pris assez de vitesse.

 

     Dans cette position, il n'avançait plus mais tournait sur lui-même, comme une toupie. Le monstre s'ouvrit et tira son rayon horizontalement, tout en tournant toujours. William, coincé sous le rayon en forme de fumée, ne put rien faire pour empêcher la tour d'être touchée à nouveau.

 

     Quand l'attaque fut interrompue, il porta un coup d'épée au Mégatank, mais le monstre se referma juste à temps, et, l'épée frappant la surface qui tournait rapidement faillit lui être arrachée des mains. William fut projeté en arrière, contre la tour.

 

     Le Mégatank s'ouvrit à nouveau et tira. William se releva juste à temps et planta son épée dans la glace, bloquant le puissant tir. Mais le rayon, tournant en même temps que le monstre, faisait sur la lame l'effet d'une scie circulaire et l'entamait à vue d'œil.

 

     « Yumi ! Maintenant ! hurla William. »

 

     Yumi, concentrée, lança ses deux armes un centimètre au-dessus du dangereux rayon. Les cibles de XANA étaient indiscernables à cause du mouvement de rotation. Le premier éventail rebondit sur la structure métallique du monstre et fut projeté au loin, mais le second dut toucher une cible, car le monstre explosa brutalement.

 

     « Bien joué ! s'écria Jérémie. C'était parfait ! Plus qu'à attendre pour voir si le programme est complété avant qu'on ne meure tous.

 

     - T'es vraiment le meilleur pour remonter le moral des troupes, Jérémie grogna William en contemplant, désolé, son arme profondément entaillée. J'espère que j'aurai droit à une nouvelle épée pour la prochaine petite fête, parce que celle-là se retrouvera en morceaux au premier choc.

 

     - T'inquiète pas pour ça. »

 

 

 

     Dans le laboratoire, Ulrich émergea de la trappe conduisant à la salle des scanners en maugréant.

 

     « Jérémie, qu'est-ce qui se passe ? Il fait drôlement chaud, en bas, et quand je me suis approché de la porte je me suis pris un drôle de coup de jus !

 

     - Salut ! lança Odd en souriant. C'est rien, c'est juste l'orage de tout à l'heure qui est venu faire la fête dans l'ascenseur. Bientôt, tout va sauter, mais c'est pas bien grave, Einstein a la solution miracle, le bon vieux retour dans le temps !

 

     - Quoi !!

 

     - C'est vrai, remarqua Jérémie, t'étais pas là quand j'ai expliqué. Les autres viennent de détruire le Mégatank. Quand le programme aura fini de tourner Aelita désactivera la tour, et on pourra lancer le retour dans le passé.

 

     - Génial. Et on pourra faire tout ça à temps ?

 

     - Ca, c'est ce que j'aimerais bien savoir...

 

     - Génial, répéta Ulrich avant d'aller s'asseoir contre le socle de l'holomap. »

 

     Tous les trois remarquaient avec inquiétude que les décharges qui parcouraient la porte du monte-charge étaient de plus en plus fréquentes et fortes.

 

     Enfin, la voix d'Aelita jaillit dans les écouteurs de Jérémie.

 

     « Ca y est ! Le programme est terminé, les données sont sauvegardées. Je désactive la tour ?

 

     - Oui, vas-y ! Je lance le retour dans le passé ! »

 

 

 

     A l'extérieur, les habitants de la ville regardaient de loin l'usine, le seul point de la région qui était encore frappé en rafale par les éclairs qui avaient tout d'abord touché le collège Kadic. Soudain, la foudre cessa de frapper. Avant que le dernier coup de tonnerre ait retenti, une lumière blanche engloba toute la planète...

 

 

 

     Jérémie soupira. A l'issue de la journée, il pleuvait toujours. Les autres étaient au foyer. Aelita avait voulu l'aider, mais le génie l'avait convaincue de se reposer un peu. Quant à lui, eh bien, il s'était installé dans la bibliothèque et il n'arrivait à rien.

 

     Il referma son ordinateur d'un geste furieux. Les données qu'ils avaient recueillies n'avaient aucun sens. Le nouveau XANA -comme Jérémie avait sans s'en rendre compte commencé à l'appeler- ressemblait bien à l'ancien, mais les programmes ne mentaient pas : ils étaient très différents ; trop, même, pour envisager que le nouveau utilise des monstres presque identiques. Et trop d'éléments dans sa programmation demeuraient obscurs pour pouvoir tirer des conclusions valables.

 

     C'était incompréhensible.

 

     « Tiens ! Tu as fini ? »

 

     Jérémie se retourna, surpris. Pierre venait d'entrer.

 

     « Qu'est-ce que tu fais là ?

 

     - J'ai besoin d'un livre. Mais ce n'est pas pressé, alors si tu as le temps on peut faire une partie d'échecs.

 

     - Non, merci. Je, euh, j'ai besoin de réfléchir encore un peu. » Pierre haussa un sourcil.

 

     « Ne me dis pas qu'il s'agit de tes devoirs, je suis sur que tu les a faits jusque pour l'année prochaine.

 

     - Non, euh... »

 

     Jérémie dévisagea son interlocuteur. Après tout, il était bien en train de disputer une partie d'échecs. Sauf que son adversaire venait de faire un coup imprévu. Alors, autant demander au spécialiste. Il décida de se lancer.

 

     « Je joue à un jeu. Sur Internet.

 

     - Enfin ! dit Pierre en souriant largement. Il fallait bien que ça t'arrive un jour. Ne t'inquiète pas, tu va t'y habituer, le temps que tu comprennes les règles, et tu n'auras même plus besoin de réfléchir, je te fais confiance. Alors, c'est quoi comme jeu ?

 

     - Euh... Stratégie.

 

     - Tour à tour ou en temps réel ?

 

     - En temps réel. Et un de mes adversaires joue bizarrement. Je crois qu'il utilise une astuce, mais je ne sais pas laquelle.

 

     - C'est très possible. Il a acheté un bonus, ou fait une alliance avec un autre joueur, ou trouvé une stratégie qui peut être payante à long terme. Ou alors il triche.

 

     - Oui, mais comment a-t-il fait ?

 

     - Il a trouvé une faille dans la programmation du jeu et il l'exploite, c'est le cas le plus courant. Si tu peux le prouver, dénonce ce joueur au webmaster.

 

     - Il n'y a pas de maître du jeu.

 

     - Impossible. Sur Internet, c'est ça qui est bien : même si tu gagnes, si tu n'es pas honnête, il y a toujours quelqu'un au-dessus de toi qui te rabaisse. Ca ne marche pas comme ça dans la vraie vie, évidemment. Tu peux faire ce que tu veux en devenant toi-même le maître du jeu, ou en devenant son allié. Tu peux battre le système.

     Ca, c'est de la créativité humaine : la société et ses règles n'arrêtent pas de changer, contrairement à un jeu.

 

     - J'ai compris !

 

     - Content pour toi. Tu...»

 

     Mais Jérémie ne l'écoutait plus. Il bondit de sa chaise en attrapant son ordinateur et fonça comme une flèche vers les dortoirs, appelant les autres pour qu'ils viennent le rejoindre.

 

     Quand ils furent tous rassemblés dans sa chambre, il s'éclaircit la voix et dit :

 

     « Bon, ça n'a pas été facile, mais j'ai compris comment XANA a échappé à notre programme multi-agents, et pourquoi il agit bizarrement ces temps-ci.

 

     - Tu as compris ce qu'il y avait dans les données ? demanda Aelita.

 

     - Oui. Enfin, pas au début, mais ensuite j'ai essayé de voir ça comme un jeu, et Pierre m'a aidé.

 

     - Quoi, sursauta Yumi, qu'est-ce que tu lui as dit ?

 

     - Que je jouais à un jeu et que mon adversaire avait triché. Et puis j'ai compris comment.

 

     - Bon, Einstein, dit Odd qui commençait à s'impatienter, tu accouches ? Et essaye de dire ça clairement, OK ?

 

     - D'accord. Alors voilà : quand j'ai commencé à analyser les données, j'ai senti que quelque chose n'allait pas : la programmation de XANA est devenue complètement différente. Impossible qu'il se soit modifié lui-même, c'est comme s'il s'était fait à lui-même une opération de chirurgie cérébrale.

     Difficile, non ?

 

     - Tu veux dire, dit Aelita... que ce n'était pas XANA ?

 

     - C'est ce que je me suis dit. Mais alors, comment expliquer que notre nouvel ennemi dispose de monstres absolument semblables à ceux dont nous avons l'habitude, d'un comportement et de capacités identiques ? Et j'ai trouvé la solution. C'est bien XANA, mais il s'est fait modifier par quelqu'un. Il s'est trouvé un nouvel allié qui l'a aidé à tricher !

 

     - Tu veux dire... un nouveau programme ?

 

     - Mais non. Un humain. Vous vous rappelez ? J'avais utilisé mon programme multi-agents incomplet pour stopper le Kolosse, quand on a ramené William. XANA a pu observer mon programme. Pour le cas où nous réussirions à le compléter, il a dû se sauvegarder sur des disquettes, ou plutôt sur un supercalculateur sans connections au Réseau. Et quand il a jugé que nous ne représentions pas un danger, il s'est remis en route.

 

     - Et où intervient l'autre homme dont tu parles ? demanda William.

 

     - Pour changer sa programmation, répondit Aelita. Mais pourquoi faire, Jérémie ?

 

     - Pour être insensible à notre programme. Et cet humain doit être un bon programmeur, il a changé entièrement les codes sources de notre ennemi. Notre propre programme multi-agents ne peut rien faire contre XANA, maintenant. Et je suis bien incapable d'en faire une version correspondante au XANA actuel. Ses nouveaux codes sont tout simplement trop compliqués.

     Franz Hopper pourra peut-être le faire, mais certainement pas pour le moment.

 

     - D'accord, dit Ulrich. Alors maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Contre qui on se bat ?

 

     - Eh bien, répondit Jérémie en se frottant les mains, déjà, on est surs que notre Mr.X dispose d'un supercalculateur. C'est en en détournant de l'énergie qu'il a pu faire tirer le Mégatank de tout à l'heure sur la tour sans risque que son attaque soit interrompue.

     Et il lui permet aussi de renforcer la puissance de XANA, comme une source d'énergie en complément de notre propre supercalculateur, ce qui explique les déploiement de forces de ces derniers temps, les monstres toujours plus nombreux.

     Mais je ne pense pas qu'il dispose des retours dans le temps, ni de scanners. D'après les notes du journal de Franz Hopper, son supercalculateur -le notre- est le seul de ce type qui existe, et la technologie des scanners est entièrement nouvelle, même s'il s'en est servi, XANA n'a pas pu comprendre leur fabrication.

     Nous n'aurons à combattre que des monstres habituels. Mais on risque d'en rencontrer de nouveaux à chaque fois. Pierre l'a dit : c'est la créativité humaine qui change les règles. Si XANA s'est allié à un humain, ils pourront nous attaquer avec des stratégies toujours plus poussées. C'est comme avec le Mégatank de tout à l'heure.

 

     - Quel rapport ?

 

     - J'ai trouvé un sous-programme bizarre, dans les données de XANA. En fait, c'est une connexion. Il est en permanence relié à l'autre supercalculateur, ce qui permet à l'humain qui y est aux commandes de lui faire adapter sa stratégie en temps réel.

     Dès que nous avons lancé le programme au lieu de désactiver la tour, ils ont adapté leur stratégie pour gagner du temps. Et le Mégatank était probablement télécommandé, sous le contrôle direct de Mr.X, ce qui explique son comportement anarchique, dicté par la capacité d'adaptation d'un humain.

 

     - C'est dément ! s'exclama Odd. Et ton Mr.X, t'aurais pas une idée sur qui c'est, par hasard ?

 

     - Non. Ca peut tout aussi bien être une Mme.X, ou le premier ministre, pour autant que j'en sache. Mais s'il a accès à un supercalculateur, ça ne doit tout de même pas être n'importe qui.

 

     - Et qu'est-ce qu'il a à y gagner ? demanda William. XANA va tout simplement se débarrasser de lui quand il n'en aura plus besoin, non ?

 

     - C'est probable. Je suis persuadé que XANA lui a dit qu'ils gouverneraient le monde ensemble, ou quelque chose comme ça. Ca a du lui tourner la tête.

 

     - Et c'est quoi le programme, maintenant qu'on sait à qui on a affaire ?

 

     - Déjà, répondit Aelita, il faut régénérer mon père. C'est la priorité, parce que je suppose que la seule manière de détruire XANA et de trouver Mr.X c'est d'aller les chercher dans le réseau, et nous n'avons plus de sous-marin virtuel. On aura besoin de mon père pour le reprogrammer.

 

     - Et moi, dit Jérémie, je vais commencer à travailler sur de nouvelles améliorations sur vos avatars virtuels.

     Comptez un ou deux mois, parce que la majorité de la puissance du supercalculateur va être dirigée vers Franz, désormais. Va falloir être patients, les amis !

 

     - Donc, Einstein, commença Odd, nous on ne peut rien faire, et vous...

 

     - Nous, on a du pain sur la planche, conclut Jérémie. »

 
 

Commentaires
 
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20
Commentaire de Kurama56 - Posté le 20-04-2017 à 22:07

dsl j'avais oublié la note (multi)

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0
Commentaire de Kurama56 - Posté le 20-04-2017 à 22:06

génial je suis déjà les fics depuis un bout de temps j'ADORE continue comme ça !!:)(hihi)

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0
Commentaire de Kaissy06 - Posté le 11-12-2011 à 21:10

jai lu toute t'es fiction mais j'arrive pas bien a suivre a cause des : renouveau chapitre 3 , renouveau chapitre 2... sinon d'aprés s'que jai compris GENIALISSIME

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20
Commentaire de RomainGuillard - Posté le 21-07-2011 à 08:53

C'est trop classe. J'adore code lyoko et ta version est la meilleur. en plus on lit bien ce que tu écrit, bonne chance pour la suite

Note :
20
Commentaire de Lyokobreizh56 - Posté le 20-07-2011 à 16:10

C'est génial!

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